jeudi 15 mai 2014

90 jours... épisode 3




               Hier avec Filfish on s’est tapé quatorze heures de route, retour d’une semaine de pêche intensive en Extremadure. Le but de notre expédition était la capture de poissons monstrueux à la fois par nos leurres mais aussi par la vidéo. Mais le résultat ne fut pas du tout à la hauteur de nos espérances… 
Une semaine difficile avec certes du poisson mais pas vraiment ce pourquoi nous avions fait tant de route.
Quand ça se passe comme ça on s’acharne, on s’énerve, on pêche tous les jours durant 12 heures mais la nature, elle, ne bronche pas. Des gros poissons?? Ah oui on en a vu!! Des suivis de poissons estimés à largement 1m20.. Des vaches, d'énormes vaches hyper grasses et quand on voit la défense d'un brochet de quatre vingt centimètres on ose même pas imaginer la décharge que peut procurer les plus gros spécimens.
Comment faire passer cette frustration ??? Tenter de revenir?  Surement mais nos régions ont aussi du potentiel, enfin un peu...
Ici les cours d’eau me paraissent ridicules par rapport aux lacs espagnols et pourtant je le sais que trop bien, il y a de très beaux poissons que je n’ai toujours pas réussi a leurrer.

Mon sang n’a fait qu’un tour, j’ouvre ma valise, déniche mon moulinet mouche, l’inévitable épuisette, le gilet, les waders, les boîtes de mouches et la canne. Ah oui j’oubliais le bidon d’eau !
Me voilà parti pour un spot que j’adore fréquenter ! Très peu de personnes connaissent cet endroit et pour cause. Il est sauvage, calme et encore préservé des piqueniqueurs pollueurs !!!
Sur place, l’eau est super claire, quelques bourres de peuplier tombent des branches, on croirait qu’il neige.
Cette eau cristalline me plonge directement dans une attitude des plus discrètes. Il va falloir être malin, très malin.
Je repère déjà quelques chevesnes et un lot de quatre carpes en train de s’alimenter.
Ça s’annonce pas mal du tout cette histoire !
Ici les poissons connaissent mes mouches et mes mouches connaissent les poissons... Enfin bref, j’enchaine les refus de chevesnes… Ils connaissent la musique les cocos ! 
En ce début de saison, toutes mes mouches hivernales y passent : pompons noirs, perles jaunes, imitations de graines, rien ne leur va.   Quelle bande de difficiles!!!!!!
Je décide donc de passer sur de la protéine animale, une belle petite imitation de larve de libellule verte et c’est parti, un chevesne suit, j’accélère mes tirées quand il se fait doubler par un bien plus gros. 
Le voila qui arrive comme une fusée, ouvre grand sa gueule, la mouche a disparu, j’envoie un bon ferrage qui le fera réagir d’une majestueuse chandelle !! Il a du jus et se débat comme un chef ! 
Quelques instants après je peux contempler surement mon plus gros chevesne pris jusqu’ici à la mouche.
C’est un bon début !






  Une fois ce poisson relâché j’aperçois une carpe en train de fouiller le fond, comme assez souvent elle est suivie de très prés par une perche. Ces dernières essayent de récupérer de la nourriture soulevée par la carpe en fouille.
Tentant de pêcher la carpe c’est la perche qui succomba à ma mouche ! Héhé ce n’est pas souvent que je les traque à la mouche et ça fait super plaisir !

  La chasse reprend, plusieurs carpes se sont rassemblées et fouillent le fond. Je ne vois que leur nageoire caudale. Elles doivent être une dizaine mais impossible de les intéresser, l’eau est marron, elles ne doivent pas distinguer ma mouche tellement les sédiments sont retournés. Regroupées, elles sont sur le qui vive, la moindre alerte les effraye, je ne peux qu'admirer le spectacle.
C’est quand même incroyable de se dire que j’ai dix carpes devant moi et qu’aucune ne mordra !
Je suis en pleine remise en question quand mon regard fut comme détourné vers la berge, une grosse masse sombre bouge lentement à l’ombre d’une branche.
Cette carpe est en plein repas, elle à l’air monstrueuse. Pas de précipitation, je prends le temps d’une approche parfaite, je dois maintenant être à trois mètres du bestiau.
Ce genre de poisson ne se laisse pas surprendre par la première mouche venue…
Je repense alors à tout ce qu’il faut mettre en œuvre pour réussir à leurrer un tel poisson, un véritable casse tête chinois. Je le sais, je n’aurais qu’une chance.
Je choisis la mouche la plus simple que j’ai dans ma boîte, un gros pompon de poils synthétiques noirs monté sur un hameçon fort de fer, capable de résister à la puissance de ce genre de tracteur.
Je m'applique sur le lancé et dépose ma mouche devant l’énorme bouche du poisson, en l’espace d’une demi seconde elle s’arrêta de manger, releva la tête et aspira ma mouche !
Je n’en crois pas mes yeux  et réagis d’un gros ferrage ! BOOOOOOMMMM !
Il ne fallait pas trembler mais tout va s'accélérer! Elle est au bout du fil à trois mètres de moi et démarre en trombe vers le large !! Mais quelle puissance, je ne peux rien faire d’autre que régler au mieux le frein de mon moulinet.
Elle me prend dix mètres, vingt mètres, cinquante mètres, peut être soixante dix mètres de fil avant que je ne puisse commencer à réagir. C’est la guerre !!!!!!!!!


La canne est pliée, le carbone craque, le frein hurle, mes jambes tremblent, le combat bât son plein.
Il me faut anticiper les tentatives de décroche et d’embuscade dans les branches des différents arbres morts qui jonchent les berges. Il faut aussi que je prépare l’épuisette et l’appareil photo.
Tout ceci se fera un peu dans l’urgence. Elle ne veut pas se livrer et mon bras tétanise.
Chaque coup de tête doit être absorbé afin de ne pas rompre mon bas de ligne de 30 centièmes en fluorocarbone.


Mais ça y est, elle se rapproche, mètres après mètres je comprends que c’est surement ma plus grosse carpe, je place l’épuisette, accuse encore quelques rushs mais elle est fatiguée et se laisse entourer des mailles plastifiées de mon épuisette. Soulagement!


    Le temps vient de s’arrêter, je n’osais pas y croire et elle est là à reprendre ses esprits à mes pieds. C’est pour moi une réelle victoire car croyez moi, hormis la part de chance immuable à la pêche, un tel poisson ça se mérite !
Je la saisis pour l’image souvenir et je réalise qu’elle est vraiment lourde, j’ai même du mal à la présenter correctement mais trêve de manipulations il est grand temps pour elle de rejoindre son élément.

  Après cette exceptionnelle prise  et comme si les dieux de la pêche m’avaient rejoint depuis mon retour d’Extrémadure, je réussi à piquer deux autres poissons.
La première m’a surpris par sa violence, un combat exceptionnel et la petite dernière est un vrai bijou, un lingot d’or qui je l’espère deviendra aussi grosse que BIG MAMA !!!!!!!!!





C’est sur cette incroyable session que s’achève la petite série d’épisodes « 90 jours ». 
Un article surprise sur un voyage au pays des énormes truites de lac sera dévoilé dans un prochain numéro de FISHME.

En attendant j’vais peut être aller à la pêche….

mercredi 14 mai 2014

90 Jours.. épisode 2



     Petit à petit les jours s’agrandissent laissant s’apercevoir les premières truites farios, véritables trésors de nos ruisseaux. C'est l'heure de préparer la canne light, le petit moulinet rempli avec soin d'une tresse très fine et de faire une beauté aux petits poissons nageurs qui garnissent ma boîte.


 



















L'ouverture, je l’ai faite avec JB dans sa petite rivière secrète.
Un bon choux blanc pour moi mais il relèvera le niveau avec cette petite sauvage qui fait office de préface. En eau douce, ce poisson est surement le plus prisé de notre pays, le plus réputé pour sa chair. Malheureusement les populations "sauvages" en ont payé les frais. J'entends encore de la bouche des plus anciens:
"-Avant c'était mieux, il n'y avait qu'à se baisser pour en remplir le panier..."  
Panier après panier, repas après repas les ruisseaux abondant de poissons commencèrent à se vider.
Puis sont arrivés les congélateurs et là...

 



Désormais on ne va pas à la truite pour faire des tonnes de poissons.
J'y vais personnellement pour tenter d'en toucher une et de pouvoir contempler leur magnifique robe et rester figer quelques instants devant la beauté de ce poisson.
La truite serait donc ça, un décor à chaque fois magique et des poissons difficiles à trouver, enfin pour moi… 




 Une ouverture de la truite se veut conviviale, sportive voir même très sportive et là, pas de place à la modération.... Inutile d'imaginer faire du poisson après un tel banquet. 
Impossible donc pour nous d'accepter l'invitation pourtant si alléchante.


Une autre séance sera accompagnée d’Adrien surnommé aussi « Alias », un vieux renard mi cévenol mi camarguais qui raconte bon nombre de conneries mais qui "pêche" et qui connait plutôt bien son secteur.
La preuve avec cette belle rayée prise sur un spot ultra fréquenté. 




Évidement une pratique raisonnée préservera le cheptel et même si je prône le no-kill je peux comprendre le fait de se faire plaisir de temps en temps en gardant un poisson. 
Il faut se rendre à l'évidence: si l'on veut n'avoir aucun impact sur les poissons il faut simplement arrêter la pêche. 




    Plus tard dans la journée et après avoir crapahuté, escaladé, lancé et encore lancé je ferrerai la première truite de l’année, un poisson qui ne me laisse jamais indifférent.







Quelques jours après le temps semble propice à la traque des farios! Je saute dans le voiture pour retenter ma chance dans une rivière plus importante, au débit soutenu. 
Après quelques suivis et quelques touches hasardeuses je lance mon poisson nageur dans la veine centrale du cours d’eau, je ramène franchement avec de belles accélérations, une pause, et je rembobine de nouveau avec de gros "twitchs" de manière à obtenir une nage erratique quand soudain je prends une secouée dans le poignet! 
Wouuaffouu!!  Elle est au bout, tourbillonne sur elle même telle la fabuleuse danse du saucisson. Elle secoue la tête dans tous les sens, j'ai vraiment peur quelle se décroche mais non, elle finira sa lutte dans l’épuisette ! 
Superbe poisson, ma journée est réussi!!!









"Il ne me reste plus qu'à profiter au maximum de cette ambiance printanière, si apaisante, si particulière au royaume des zébrées."





mardi 13 mai 2014

90 Jours





       Waouuu que le temps passe vite, déjà trois mois sans article. De l’eau est passée sous les ponts et bon nombre de poissons sont passés chez le dentiste.
 
 Voici donc le premier épisode d'une petite série d'articles retraçant mes dernières virées à la pêche.

Pour se remettre les idées au clair revenons dans le temps, un coup de magnéto en arrière jusqu’à la fermeture du carnassier. 
Un moment au plus convivial avec les potes, mais seulement avec les potes car niveau fish ce fut bref, très bref… 
 Le fameux repas des bredouilleurs... Rillettes qui collent aux dents, pain sauvageon et boissons fantaisies. Rien de tel pour redoubler d'efforts
mais le compteur restera au point mort.




Ensuite c’est l’hiver et sa pause carna. Un bon moment pour ranger, nettoyer, non j'plaisante, c’est pêche de la carpe à la mouche !! Qu’il pleuve, qu’il vente il suffit d’avoir un minimum d’équipement et de foncer tête baissée ! 









 Les jours et les conditions s'améliorent laissant deviner le printemps et son regain d'activité. Pour changer un peu de la traque à la mouche une petite prospection sur un nouveau spot avec une canne UL et un micro jig. L'imitation d'écrevisse conçu à la base pour pêcher les black bass fonctionne trés bien sur les petites carpes agressives! Une bonne variante pour ceux qui ne souhaitent pas tenter l'aventure "mouche".







  Désormais le printemps se fait bien présent, ça sent bon la truite.... Et le canard...