mercredi 29 mai 2013

Truites aux leurres.


               En voilà un poisson qui détient une terrible réputation! Quelle idée d'avoir bon goût, quelle idée d'être si farouche, si précieuse!
Quand on entend les "fanas" de la truite on a l'impression que c'est la reine et quand on y pense ça peut se comprendre. C'est un poisson magnifique qui vit dans des endroits ... magnifiques!
De plus miss fario est très exigeante, eaux fraîches et bien oxygénées pour conserver cette peau digne d'une fesse de bébé à la robe tachetée genre maillot à pois de Virenque...

Trouver l’intrus. La truite demande une approche pleine de discrétion!
Oui nous sommes bien dans le temple de la pêche fashion. Ce poisson serait soit disant le plus noble de tous les poissons. Noble par la technicité et les connaissances à acquérir avant de s'y frotter et noble par sa beauté tout simplement.

Cela dit pour moi il n'y a pas de champion de la noblesse chez nos amis à nageoires.
Comme je le disais dans un autre article chaque espèce peut procurer de superbes sensations, chaque espèce mérite notre plus grand respect mais je conçois bien qu'on puisse avoir des préférences, des prédispositions à pêcher la montagne plutôt que la mer.

Petit cours d'eau des Cévennes
Bref, la truite paye bien les conséquences de sa noblesse avec une place de choix dans le congélateur de beaucoup trop de pêcheurs. Ce n'est pas parce qu'un poisson est bon qu'il faut le manger, ce n'est pas parce qu'un poisson fait la "maille" qu'il faut le garder. Les mentalités changent, évoluent, mais surtout elles prennent leur temps car la pêche de la truite (et la pêche en général) d'aujourd'hui devrait vraiment revoir sa règlementation. C'est juste minable de se dire que la loi autorise par jour de pêche 10 poissons par pêcheur...
 Comment se remettre en question quand les gestionnaires et les politiques conservent des lois aussi aberrantes. Comment sensibiliser les gros bourrins viandars ou les débutants quand l'exemple à suivre n'est même pas dans la lois!

Heureusement que certains se bougent le c... dans certaines fédés, dans les magazines et web-zines sur les forums et réseaux sociaux pour montrer où se trouve notre plaisir, pour montrer ce qu'est devenu la pêche aujourd'hui en 2013!

Je ne vais pas aller plus loin et rappeler aussi que l'on peut bien évidement garder du poisson pour se faire plaisir, pour la famille, les amis. Un prélèvement résonné pour une pratique durable. 


Parlons pêche un peu!

Ce début de saison fut un fiasco. Pour l'ouverture on a commencé avec un brave choux blanc, une voiture quillée (bravo le Steph!) dans le fossé et des cours d'eau démontés par les crues!
Le plaisir est tout de même palpable, la truite c'est bien souvent les potes, les pic-niques fantaisies, les marches qui n'en finissent pas, la montagne avec ses paysages magiques et bien-sur la chance de pouvoir toucher un de ses trésors!

 Voici donc quelques images des sorties que j'ai eu la chance de partager avec Steph (Excited fisheur) et son pote Arnaud, Julien et Mikaël avec qui j'ai pu faire les deux premières farios de l'année et le tout aux leurres et bien sur en NO KILL.


La voila la petite prise au toc par Mister Mika! 




Les leurres souples permettent de pêcher correctement les trous d'eau à la manière du vairon manié.      


Allé vite, retourne sous ton cailloux! 


Un véritable lingot d'or!!



NO KILL !!!

mercredi 22 mai 2013

Un oeil sous l'eau.



                Le temps est déplorable mais l’envie est bien présente. Aller jeter un œil sous l’eau histoire de voir si la pluie ça mouille a fleuri mon esprit durant toute la journée et c’est en fin d’après midi, à la sortie du travail que je suis allé vérifier ces hypothèses.
C’est bien cela, on est loin des clichés idylliques et confortables de la pêche en fauteuils souples saupoudrée de soleil printanier. Cependant les poissons sont là, ils prennent ces changements climatiques avec le sourire car "qui dit pluie, dit courant" donc arrivage de nourriture!

Une fois la tenue d'homme grenouille bien ajustée passons en cuisine!
La recette est simple : Pour 3 carpes de taille modestes compter :
-2 doses de moustiques, 
-3 doses de pluie, 
-1 dose de vent du sud,
-3 bonnes doses de tee-shirt mouillé,
-2 heures à patauger.

Dans ces conditions extrêmes on a pas le choix, les sens sont a l’affût, la visibilité est réduite, le sol est très mou mais les poissons eux, sont partout, découvrant de nouvelles zones grâce à la crue.
Pour les carpes c’est l’occasion de venir manger escargots, limaces et vers qui se sont fait piéger par la montée rapide des eaux.
La session ne durera pas plus de deux heures durant lesquelles se sont mêlés : La peur de m’enfoncer dans la vase, le froid, les poissons qui me passent dans les pattes, les ferrages suivis de démarrages spectaculaires, le niveau de la rivière qui monte, les refus des mémères, bref une bonne dose d’adrénaline avant de retourner se frotter à la civilisation.

Premier poisson ferré au bout de 5 minutes de pêche mais la pluie commence sérieusement à tomber..
Un combat vif, plein de hargne et de coups de tête, typique des carpinettes!


Tandis que les grosses mémères jouent les difficiles, les poissons de taille plus modeste aspirent tout ce qui passe à portée de groin. Et booom une de plus, c'est un plaisir de les surprendre dans 30 cm d'eau!


Ça bataille dur dur!


Une approche hyper discrète et la pluie brouillant un peu ma présence permettent de se retrouver très très prêt des poissons. Il n'y a plus qu'à! 


L'orage bat son plein mais quand on y est et que les poissons sont actif, on reste!



L'averse se calme, un dernier fish pour la route me fera oublier le froid qui commence a m'envahir. 










mercredi 15 mai 2013

Les dents de Mamie Brochet!!!



      
               Quinze jours déjà que la pêche du carnassier est ouverte. Comme à son habitude cette période tant attendu nous réserve toujours quelques surprises.
Les poissons sont très vite assommés de leurres, les bateaux, float-tubes et pêcheurs du bord se ruent vers les spots renommés et jettent à l’eau leur nouveau poissonnet tout droit sortit du cerveau sur-développé d’un Japonais à la crinière décolorée et au faciès futuriste.
Les poissons quant à eux se goinfrent des premiers morceaux de plastique présentés mais peu à peu la pression de la pêche se fait ressentir et les souvenirs allié à la crainte recommanderont à nos amis de garder la mâchoire fermée.
J’ai effectué cinq sorties depuis ce fameux jours et côté technique j’ai opté pour du "big bait" (gros leurre). 
Le fait de présenter une grosse bouchée cible des poissons d’une taille convenable et a aussi pour but d’éviter de piquer les espèces qui se reproduisent en ce moment (black-bass et sandres à condition de ne pas passer sur leur nid). D'ailleurs on entend assez souvent cette phrase:
« Gros leurre = gros poisson »
 J’ai donc recherché en priorité les brochets tout en gardant un œil sur les perches qui habitent les mêmes zones. C’est donc partit pour de longues séances de lancé de parpaing… 
On est bien loin de la discrète pêche à la mouche. Les leurres que j’utilise varient entre 15 et 30 cm. 
Il n’y a pas de leurre miracle, à chaque zone convient un leurre plus ou moins plongeant. 

Le premier poisson correct s’est fait du bord sur un étang ultra pêché.
Arrivé sur place j’ai déchanté: Ils étaient une dizaine de pêcheurs, cannes à vif (poisson vivant)  posées sur la berge, gros bouchons rouges au large, voitures garées à proximité, coffre ouvert et musique fantaisie, poubelles débordant sur le sol, cubi et bouteilles de pastaga vide, la trombine rougeaude à chanter à tue-tête : « Et viva Espana !! ».
Devant ce spectacle certes assez drôle je fuis....
Ce plan d’eau est assez grand et je découvre des pêcheurs postés un peu partout….Pfff comme souvent, je râle !   
Un vrai casse-tête pour trouver des couloirs ou faire nager mon big bait.
Ma prospection se poursuit sur des coins un peu plus délaissés. 
La réalité le veut : plus on est loin du parking, moins il y a de monde
Je me trouve sur un poste brassé par le vent, des joncs dépassent de la surface, l’étang est d’environ 1 mètre au dessus de son niveau habituel, hummm ça sent bon ! Je balance mon parpaing le long de la berge quand j’aperçois un bouchon rouge !! Et merde !! Je m’excuse avant même qu’il ne touche l’eau mais c’est trop tard.
Plouffffff, le pêcheur embusqué dans la végétation se relève, je lui explique vite fait que mon geste n’était pas voulu en moulinant rapidement histoire de ne pas me prendre dans son fil. A ce moment monte en surface une flèche argentée et dans une gerbe d’eau mon leurre disparait. Et voilà, deuxième excuse. Le visage du pêcheur au vif se décompose. « Belle pièce!! RRRR » me dit-il.
Prise rapide de l’animal en photo et relâche aussitôt. En voilà un que j’aurais surement sauvé du congélateur.



Je suis quand même content d’être tombé sur quelqu’un de compréhensif et je repars vers la voiture vivant avec un super souvenir de ce poisson !
Quelques jours après je retourne à la pêche mais en barque cette fois. 
Résultat : des heures à gratter la rivière et d’un coup une énorme frappe dans mon leurre puis plus rien. Je remonte à la surface d’énormes traces de dents… « Aaahhhhh » c’est raté et ça avait l’air très très gros!!! La suite de la session se  résume en un fabuleux choux blanc.
Le lendemain je retourne encore à la pêche souvenir en tête de cette grosse attaque. 
Nous sommes avec Adrien sur « La Fougne ». Après quelques péripéties nous mettons à l’eau. Adri excelle dans ses lancés quand soudain il ferre un truc… Ouff c’est son mollet… L’hameçon est bien rentré et l’ardillon non écrasé…
Allé hop c’est à moi de jouer de la pince.. 1,2,3 et c’est arraché d’un coup sec. 
La chair humaine n’est pas si résistante que la gueule d'un poisson.
Ensuite s’éternise une longue période de calme plat. Pas un fish à l’horizon. On s’occupe en enlevant les bourres de peuplier qui viennent se fixer sur notre fil. « Et allé qui veut une guirlande ??? »
Quelques heures et quelques centaines de lancés plus tard mon leurre explose de tout son poids la surface. J’envoie aussitôt deux « jerks » (tirées), une pause. Booommm je me retrouve les mains crispées à ma canne, un énorme remous accompagné d’une gerbe d’eau vient de fracasser le silence que nous subissions depuis trop longtemps. 
Quelle violence dans l’attaque, je tiens le monstre une bonne seconde et plus rien, on l’aperçoit descendre vers les profondeurs…. Encore une fois raté.
Les gros brochets ne font pas dans la dentelle. J’ai l’impression que lorsqu’ils attaquent c’est vraiment pour déglinguer leur proie. En attendant c’est eux qui gagnent.
Un immense sentiment de frustration m’envahit… Plein de questions me percutent ! Cette bestiole nous a vraiment fait sursauter. Malgré tout ce fourbi dans ma tête j’essaie de relativiser : « Faut quand même pas exagérer ce n’est que « la pêche » ce n’est qu’un poisson !!! »
Du coup vengeance sur les perches !!!Quelque petites hors de l'eau apaiseront ma tension.


"J’espère que la nuit portera conseil car demain j’y retourne !!"

Ça y est on est demain ! J’ai en tête plusieurs zones à prospecter mais il va falloir choisir !
J’opte pour un coin délaissé des pêcheurs, loin de tout et assez inaccessible. Cette fois-ci je suis à pied, en waders plus exactement (salopette en plastique). J’ai pris avec moi deux cannes: Ma fameuse canne big bait pour rechercher les gros brochets et ma canne à mouche spéciale carpes car elles sont nombreuses à squatter le spot. 
La session commence sous un soleil de plomb. Rapidement la chaleur me joue des tours, ma progression est assez difficile. Sous les waders l’humidité se fait de plus en plus présente et de micros fuites viennent me rafraîchir la chaussette ce qui n’est point désagréable. Les carpes sont actives mais rien n’y fait: Je prends refus sur refus. Une fois la zone prospectée pour les carpes je change de canne pour balarguer mon parpaing. Les carpes affolées par ce barouf partent dans tous les sens quand surgit un jeune brocheton, il tape dans le leurre et repart un peu apeuré par mon animation.  
« Va donc chercher ta grand-mère jeunot !!! »
L’heure tourne et ma tête aussi, je suis en train de prendre un coup de bambou, au beau milieu de la rivière, sur des plaques rocheuses bien glissantes. Je me dis que ce n’est pas le moment de me foutre en l’air et zziiippp comme par magie je m’embronche dans mes propres pieds, la tête en avant!
J'ai beau me relever le plus vite possible mais le mal est fait: Je suis trempé et les waders se sont bien remplis… 
"Floc floc" raconte ma marche dans les galets…
Il est temps de se pauser faire le point.
Je suis a mi-chemin, mouillé comme une vieille poule alors que faire ??? Cette petite douchette m’a fait du bien et frais comme un gardon je décide d’aller jusqu’au bout !   
Il est temps de se concentrer sur les brochets. J’accroche la canne à mouche dans mon dos et me mets à rechercher assidument les pikes.
La rivière est magnifique offrant aux poissons une multitude de zones. Des courants, des hauts fonds, des trous d’eau, des bois morts et des herbiers.  
J’approche la zone que j’avais repéré il y a deux ans. J’en suis persuadé, ici il y a tout pour un gros brochet ! A pas de loup je me positionne et envoie mon leurre à une quarantaine de mètres devant moi de manière à longer la berge. Méticuleusement j’enchaîne plusieurs jerks avec des pauses. Je suis super concentré, le leurre est à trois mètres de moi quand surgit de nulle part une énorme vague qui vient droit sur mon poisson nageur ! Je n’ai pas le temps de comprendre ce qu'il se passe mais un maxi brochet vient de se jeter sur le leurre et vient de le rater. Je ne vois pas le poisson, mon cœur s’est emballé, je tremble, j’ai carrément la trouille ! Je remets une secousse de manière à décoller le leurre du fond et wlloffff il est littéralement engloutit en une fraction de seconde! C'est le moment d'envoyer un gros ferrage!
La bagarre peut commencer, le brochet s’est emparé du poisson nageur dans mes pieds et j’hallucine de la violence du combat.


Il remue dans tous les sens, me prend du fil, "je suis dans un autre monde !"
Ce n’est pas un poisson c’est un pit bull !  Je prie en maintenant la tension. Pourvu qu’il ne se décroche pas ! J’entre dans l’eau, impressionné par cette énorme gueule pleine de dents. Je passe ma main dans l’ouïe. Ca y est, je le tiens ou plutôt je la tiens, c’est une énorme femelle bien grasse.


La buée de mes lunettes s‘estompe, je réalise enfin ce qu’il vient de se passer, ce que vient de m’offrir la nature. Un moment d’une rare violence halieutique. Je relâche cette mamie brochet en rigolant… Quelle histoire…De la science fiction!!!!!!







Remis de mes émotions je relance, mon moulinet s’emballe et une belle perruque vient de se former sur ma tresse. Pffff crétin....  Il me faut dénouer tout ça ce qui me prendra cinq bonnes minutes.
Mon leurre est à quelques mètres, je le ramène et bingo ! Second brochet, cette fois beaucoup plus petit, enfin ce qu’on qualifiera de normal.


Le soleil est désormais bien bas, des nuages d’insectes se forment au dessus de l’eau. Je reprends conscience que je baigne dans un jus de chaussette bien échaudé par mes aventures. Il faut rentrer essorer tout ça et reprendre forme humaine.

Il y a quand même du boulot pour détartrer toutes ces dents!!!!!!!!

jeudi 2 mai 2013

La Fougne.


        Je vous présente "La Fougne", petite barquette passe-partout légèrement aménagée "bass-boat" et surtout repeinte en mode grafituning!
Merci Mel pour cette belle surprise, les poissons lascars n'ont qu'à bien se tenir!