Quinze jours déjà que la pêche du carnassier est ouverte.
Comme à son habitude cette période tant attendu nous réserve toujours quelques
surprises.
Les poissons sont très vite assommés de leurres, les
bateaux, float-tubes et pêcheurs du bord se ruent vers les spots renommés et
jettent à l’eau leur nouveau poissonnet tout droit sortit du cerveau sur-développé
d’un Japonais à la crinière décolorée et au faciès futuriste.
Les poissons quant à eux se goinfrent des premiers morceaux
de plastique présentés mais peu à peu la pression de la pêche se fait ressentir
et les souvenirs allié à la crainte recommanderont à nos amis de garder la mâchoire
fermée.
J’ai effectué cinq sorties depuis ce fameux jours et côté
technique j’ai opté pour du "big bait" (gros leurre).
Le fait de présenter une
grosse bouchée cible des poissons d’une taille convenable et a aussi pour but
d’éviter de piquer les espèces qui se reproduisent en ce moment (black-bass et sandres à condition de
ne pas passer sur leur nid). D'ailleurs on entend assez souvent cette phrase:
« Gros leurre = gros poisson »
J’ai donc recherché en priorité les brochets tout en gardant
un œil sur les perches qui habitent les mêmes zones. C’est donc partit pour de
longues séances de lancé de parpaing…
On est bien loin de la discrète pêche à
la mouche. Les leurres que j’utilise varient entre 15 et 30 cm.
Il n’y a pas de leurre
miracle, à chaque zone convient un leurre plus ou moins plongeant.
Le premier poisson correct s’est fait du bord sur un étang
ultra pêché.
Arrivé sur place j’ai déchanté: Ils étaient une dizaine de pêcheurs, cannes à vif (poisson vivant) posées sur la berge, gros bouchons rouges au large, voitures garées à proximité, coffre ouvert et musique fantaisie, poubelles débordant sur le sol, cubi et bouteilles de pastaga vide, la trombine rougeaude à chanter à tue-tête : « Et viva Espana !! ».
Arrivé sur place j’ai déchanté: Ils étaient une dizaine de pêcheurs, cannes à vif (poisson vivant) posées sur la berge, gros bouchons rouges au large, voitures garées à proximité, coffre ouvert et musique fantaisie, poubelles débordant sur le sol, cubi et bouteilles de pastaga vide, la trombine rougeaude à chanter à tue-tête : « Et viva Espana !! ».
Devant ce spectacle certes assez drôle je fuis....
Ce plan
d’eau est assez grand et je découvre des pêcheurs postés un peu partout….Pfff
comme souvent, je râle !
Un vrai casse-tête pour trouver des couloirs ou faire nager mon big bait.
Un vrai casse-tête pour trouver des couloirs ou faire nager mon big bait.
Ma prospection se poursuit sur des coins un peu plus
délaissés.
La réalité le veut : plus on est loin du parking, moins il y a
de monde.
Je me trouve sur un poste brassé par le vent, des joncs dépassent de
la surface, l’étang est d’environ 1 mètre au dessus de son niveau habituel, hummm
ça sent bon ! Je balance mon parpaing le long de la berge quand j’aperçois
un bouchon rouge !! Et merde !! Je m’excuse avant même qu’il ne touche
l’eau mais c’est trop tard.
Plouffffff, le pêcheur embusqué dans la végétation se relève, je lui explique vite fait que mon geste n’était pas voulu en moulinant rapidement histoire de ne pas me prendre dans son fil. A ce moment monte en surface une flèche argentée et dans une gerbe d’eau mon leurre disparait. Et voilà, deuxième excuse. Le visage du pêcheur au vif se décompose. « Belle pièce!! RRRR » me dit-il.
Plouffffff, le pêcheur embusqué dans la végétation se relève, je lui explique vite fait que mon geste n’était pas voulu en moulinant rapidement histoire de ne pas me prendre dans son fil. A ce moment monte en surface une flèche argentée et dans une gerbe d’eau mon leurre disparait. Et voilà, deuxième excuse. Le visage du pêcheur au vif se décompose. « Belle pièce!! RRRR » me dit-il.
Prise rapide de l’animal en photo et relâche aussitôt. En voilà
un que j’aurais surement sauvé du congélateur.
Je suis quand même content d’être tombé sur quelqu’un de
compréhensif et je repars vers la voiture vivant avec un super souvenir de ce
poisson !
Quelques jours après je retourne à la pêche mais en barque cette
fois.
Résultat : des heures à gratter la rivière et d’un coup une énorme
frappe dans mon leurre puis plus rien. Je remonte à la surface d’énormes traces
de dents… « Aaahhhhh » c’est raté et ça avait l’air très très
gros!!! La suite de la session se résume
en un fabuleux choux blanc.
Le lendemain je retourne encore à la pêche souvenir en tête
de cette grosse attaque.
Nous sommes avec Adrien sur « La Fougne ».
Après quelques péripéties nous mettons à l’eau. Adri excelle dans ses lancés
quand soudain il ferre un truc… Ouff c’est son mollet… L’hameçon est bien
rentré et l’ardillon non écrasé…
Allé hop c’est à moi de jouer de la pince.. 1,2,3 et c’est arraché d’un coup sec.
Allé hop c’est à moi de jouer de la pince.. 1,2,3 et c’est arraché d’un coup sec.
La chair humaine n’est pas si résistante
que la gueule d'un poisson.
Ensuite s’éternise une longue période de calme plat. Pas un
fish à l’horizon. On s’occupe en enlevant les bourres de peuplier qui viennent
se fixer sur notre fil. « Et allé qui veut une guirlande ??? »
Quelques heures et quelques centaines de lancés plus tard
mon leurre explose de tout son poids la surface. J’envoie aussitôt deux
« jerks » (tirées), une pause. Booommm je me retrouve les mains
crispées à ma canne, un énorme remous accompagné d’une gerbe d’eau vient de
fracasser le silence que nous subissions depuis trop longtemps.
Quelle
violence dans l’attaque, je tiens le monstre une bonne seconde et plus
rien, on l’aperçoit descendre vers les profondeurs…. Encore une fois raté.
Les gros brochets ne font pas dans la dentelle. J’ai
l’impression que lorsqu’ils attaquent c’est vraiment pour déglinguer leur
proie. En attendant c’est eux qui gagnent.
Un immense sentiment de frustration m’envahit… Plein de
questions me percutent ! Cette bestiole nous a vraiment fait sursauter. Malgré tout ce fourbi dans ma tête j’essaie de relativiser : « Faut
quand même pas exagérer ce n’est que « la pêche » ce n’est qu’un poisson !!! »
"J’espère que la nuit portera conseil car demain j’y
retourne !!"
Ça y est on est demain ! J’ai en tête plusieurs zones à
prospecter mais il va falloir choisir !
J’opte pour un coin délaissé des pêcheurs, loin de tout et assez inaccessible. Cette fois-ci je suis à pied, en waders plus exactement (salopette en plastique). J’ai pris avec moi deux cannes: Ma fameuse canne big bait pour rechercher les gros brochets et ma canne à mouche spéciale carpes car elles sont nombreuses à squatter le spot.
J’opte pour un coin délaissé des pêcheurs, loin de tout et assez inaccessible. Cette fois-ci je suis à pied, en waders plus exactement (salopette en plastique). J’ai pris avec moi deux cannes: Ma fameuse canne big bait pour rechercher les gros brochets et ma canne à mouche spéciale carpes car elles sont nombreuses à squatter le spot.
La session commence sous
un soleil de plomb. Rapidement la chaleur me joue des tours, ma progression est
assez difficile. Sous les waders l’humidité se fait de plus en plus présente et
de micros fuites viennent me rafraîchir la chaussette ce qui n’est point
désagréable. Les carpes sont actives mais rien n’y fait: Je prends refus sur
refus. Une fois la zone prospectée pour les carpes je change de canne pour
balarguer mon parpaing. Les carpes affolées par ce barouf partent dans tous les
sens quand surgit un jeune brocheton, il tape dans le leurre et repart un peu apeuré
par mon animation.
« Va donc chercher ta grand-mère jeunot !!! »
L’heure tourne et ma tête aussi, je suis en train de prendre
un coup de bambou, au beau milieu de la rivière, sur des plaques rocheuses bien glissantes. Je me dis que ce n’est pas le moment de me foutre en l’air et zziiippp comme
par magie je m’embronche dans mes propres pieds, la tête en avant!
J'ai beau me relever le plus vite possible mais le mal est fait: Je suis trempé et les waders se sont bien remplis…
J'ai beau me relever le plus vite possible mais le mal est fait: Je suis trempé et les waders se sont bien remplis…
"Floc floc" raconte ma marche dans les galets…
Il est temps de se pauser faire le point.
Je suis a mi-chemin, mouillé comme une vieille poule alors que faire ??? Cette petite douchette m’a fait du bien et frais comme un gardon je décide d’aller jusqu’au bout !
Je suis a mi-chemin, mouillé comme une vieille poule alors que faire ??? Cette petite douchette m’a fait du bien et frais comme un gardon je décide d’aller jusqu’au bout !
Il est temps de se
concentrer sur les brochets. J’accroche la canne à mouche dans mon dos et me
mets à rechercher assidument les pikes.
La rivière est magnifique offrant aux poissons une multitude
de zones. Des courants, des hauts fonds, des trous d’eau, des bois morts et des herbiers.
J’approche la zone que j’avais repéré il y a
deux ans. J’en suis persuadé, ici il y a tout pour un gros brochet ! A pas
de loup je me positionne et envoie mon leurre à une quarantaine de mètres
devant moi de manière à longer la berge. Méticuleusement j’enchaîne plusieurs
jerks avec des pauses. Je suis super concentré, le leurre est à trois mètres de
moi quand surgit de nulle part une énorme vague qui vient droit sur mon poisson nageur ! Je n’ai pas le temps de comprendre ce qu'il se passe mais un maxi brochet vient
de se jeter sur le leurre et vient de le rater. Je ne vois pas le poisson, mon cœur
s’est emballé, je tremble, j’ai carrément la trouille ! Je remets une
secousse de manière à décoller le leurre du fond et wlloffff il est
littéralement engloutit en une fraction de seconde! C'est le moment d'envoyer un gros ferrage!
La bagarre peut commencer, le brochet s’est emparé du poisson nageur dans mes pieds et j’hallucine de la violence du combat.
Il remue dans tous les sens, me prend du fil, "je suis dans un autre monde !"
La bagarre peut commencer, le brochet s’est emparé du poisson nageur dans mes pieds et j’hallucine de la violence du combat.
Il remue dans tous les sens, me prend du fil, "je suis dans un autre monde !"
Ce n’est pas un poisson c’est un pit bull ! Je prie en maintenant la tension. Pourvu qu’il
ne se décroche pas ! J’entre dans l’eau, impressionné par cette énorme
gueule pleine de dents. Je passe ma main dans l’ouïe. Ca y est, je le tiens ou
plutôt je la tiens, c’est une énorme femelle bien grasse.
La buée de mes lunettes s‘estompe, je réalise enfin ce qu’il vient de se passer, ce que vient de m’offrir la nature. Un moment d’une rare violence halieutique. Je relâche cette mamie brochet en rigolant… Quelle histoire…De la science fiction!!!!!!
Remis de mes émotions je relance, mon moulinet s’emballe et
une belle perruque vient de se former sur ma tresse. Pffff crétin.... Il me faut dénouer tout ça
ce qui me prendra cinq bonnes minutes.
Mon leurre est à quelques mètres, je le ramène et
bingo ! Second brochet, cette fois beaucoup plus petit, enfin ce qu’on qualifiera
de normal.
Le soleil est désormais bien bas, des nuages d’insectes se forment au dessus de l’eau. Je reprends conscience que je baigne dans un jus de chaussette bien échaudé par mes aventures. Il faut rentrer essorer tout ça et reprendre forme humaine.
Il y a quand même du boulot pour détartrer toutes ces dents!!!!!!!! |
Bravo pour ces sessions,je ne sais pas ce qui est le plus magnifique la poutre ou ton magnifique récit?
RépondreSupprimerJe me suis vraiment cru entrain de pêcher à tes coté.
Encore bien joué!!!
Yepa! merci pour ce super com!!
RépondreSupprimerUn récit magnifique et que dire des photos...ça fait rêver!!
RépondreSupprimerMerci beaucoup l ami pour ce récit magnifique !! j'étais à tes côtés durant l'aventure...vivement le prochain CR !! a très bientot !!!
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